Marie Guillemine Benoist
Marie Guillemine Benoist
Type : Feuillet offset
Date d'émission : 04/02/2021
Disponibilité : Sous 8 jours
Marie-Guillemine de Leroulx de la Ville voit le jour à Paris le 18 décembre 1768. Fille d'un fonctionnaire royal qui l'encourage à déployer sont talent artistique, elle est envoyée à treize ans auprès de Louise Elisabeth Vigée-Lebrun pour se former à la peinture. En 1786; elle entre à l'atelier de Jacques-Louis David, alors même qu'un décret royal interdit aux femmes d'être formées au Louvre. Son maître va l'encourager à délaisser son style "féminin", aux couleurs tendres et aux traits doux, pour une peinture plus franche aux coloris puissantes.En 1790, elle réalise le tableau l'Innocence entre la Vertu et le Vice,
et impose ses convictions féministes. Pour la première fois, le vice
est représenté par un homme et non par une femme comme il est de
coutume. En 1793, elle épouse le banquier royaliste Pierre- Vincent
Benoist, ils auront trois enfants. Après de rudes attaques, elle
s'affranchit de l'influence de David. Elle continue sa carrière et
expose au Salon de 1800 son tableau Portrait d'une Negresse, qui assoit
définitivement sa réputation. Réalisé seulement six ans après
l’abolition de l'esclavage, c'est un plaidoyer en faveur de
l’émancipation des Noirs. En 1803, c'est la première commande officielle
; elle est appelée pour peindre le portrait de Napoléon entouré de sa
famille. Un an plus tard, elle reçoit une médaille d'or du Salon pour
l'ensemble de son oeuvre et obtient une pension annuelle du
gouvernement.
C'est à cette époque qu'elle ouvre un atelier d'enseignement de la
peinture, exclusivement réservé aux femmes. Alors même qu'elle est au
sommet de sa notoriété, son mari, nommé conseiller d'Etat à la
Restauration en 1814, lui demande de renoncer à sa carrière. Une épouse
peintre le mettrait en position délicate face au sens moral dominant.
Elle s'y résigne avec amertume et lui écrira : " "la pensée que je
serais un obstacle à votre avancement dans votre carrière serait pour
moi un coup bien acéré (...). mais tant d'études, de soins, une vie de
dur travail, et après ce long temps d'épreuves, les succès, et les voir
presque un objet d'humiliation, je n'ai pu supporter cette idée. Enfin,
n'en parlons plus, je suis raisonnable...". Elle meurt à paris le 8
octobre 1826.